Enfin au 23 ème jour de la 12 ème lune,
on fête à nouveau les Tao-Quân (Dieux Lares), juste avant le retour du
Nouvel An, et le
cycle recommence. Mais ces Dieux Lares qu'on fête ont aussi leur légende. Leur histoire
commença par celle d'un ménage sans enfant, où l'amour s'était refroidi et les disputes
devenues si fréquentes que la femme partit un jour pour fonder un autre foyer.
Le mari pris de remords partit à sa recherche; il arriva ainsi un jour au crépuscule
devant la nouvelle demeure de son épouse. Epuisé, il s'affaissa sur le seuil, les vêtements
en haillons et la face ravagée par les privations multiples.
Alors la femme profondément touchée, le cacha dans une meule de foin, en attendant de pouvoir
trouver un arrangement pour revenir à son ancien foyer. Entre-temps, le nouveau mari rentra au
logis et, en préparant la fumure pour son travail du lendemain, mit accidentellement le
feu à la meule.
Alertée par les flammes, l'épouse se précipita dans le brasier pour essayer de sauver son
ancien conjoint. Le nouvel époux, ne comprenant rien à un tel geste, se jeta dans le feu à son
tour pour tenter de sauver sa femme. Et tous les trois moururent carbonisés: c'était la volonté
d'un destin implacable, et le peuple les immortalisa sous les espèces d'un trépied de
fourneau, en souvenir de leur amour tragique. |