Sous le règne de Hùng Vuong 18, roi de Van Lang au 3è siècle avant
J.C., An Tiêm, un des meilleurs sujets du roi, à cause des calomnies, a été condamné
à s'exiler sur une île déserte avec sa femme et son fils. Devant l'hostilité de la nature,
tout le monde a pleuré sauf lui car il a été convaincu que selon un proverbe du Viêt-Nam,
l'eau du ruisseau rejoint la mer mais finit toujours par retourner à la source. Il commençait à
tâtonner l'environnement et à trouver tout ce qu'il fallait pour survivre: de l'eau, des fruits etc...
Il arrivait même avec ses mains à fabriquer lui-même une arbalète pour chasser les oiseaux.
Un beau matin, en abattant un oiseau, il découvrit que celui-ci était en train de manger un certain
fruit dont il ne restait plus des graines, ce qui lui donnait l'idée de les semer. Grâce à
l'arrosage et aux soins apportés par sa femme et son enfant, les fruits commençaient à grossir
et à prendre une certaine rondeur. An Tiêm les a nommés "dua hâu"
en souvenir du nom de son fils "Hâu".
Plusieurs lunes ont passé depuis leur départ. Cela commençait à provoquer en lui une
étrange nostalgie. C'est pour cette raison qu'il décida d'envoyer à ses amis un message en gravant
son nom ainsi que celui de sa famille sur l'écorce des pastèques et en jetant ces fruits à la mer.
Ceux-ci ont été répêchés par les pêcheurs qui les trouvaient non seulement
possèder un goût exquis mais porter aussi des inscriptions de la famille An Tiêm. Ils
n'hésitèrent à en offrir quelques unes au roi. Celui-ci, rongé par le remords et par la
fidélité de la famille d'An Tiêm, décida de grâcier An Tiêm et sa famille.
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